Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/209

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Elle avait tous les agréments de l’insinuation sans paraître insinuante, et ma tante, au bout de huit jours, fut enchantée d’elle.

Si elle continue toujours de même, me disait-elle en particulier, je lui ferai du bien ; et tu n’en seras pas fâchée, ma nièce ?

Je vous y exhorte, ma tante, lui répondais-je. Vous avez le cœur trop bon, trop généreux, pour ne pas récompenser tout le zèle et tout l’attachement du sien ; car on voit queue vous aime, que c’est avec tendresse qu’elle vous sert.

Tu as raison, me disait-elle ; il me le semble aussi bien qu’à toi. Ce qui m’étonne, c’est que cette fille-là ne soit pas mariée, et que même, avec la figure qu’elle a dû avoir, elle n’ait pas rencontré quelque jeune homme riche et d’un état au-dessus du sien, à qui elle ait tourné la tête. C’était précisément un de ces visages propres à causer bien de l’affliction à une famille.

Hélas, répondais-je, il n’a peut-être manqué à Brunon,