Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/243

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d’un air doux et caressant, sans me faire de questions sur le pays d’où je venais, et sans me parler de ce qui la regardait.

Nous arrivâmes à l’endroit où nous devions dîner. Il faisait un fort beau jour, et il y avait dans l’hôtellerie un jardin qui me parut assez joli. Je fus curieuse de le voir, et j’y entrai. Je m’y promenai même quelques instants pour me délasser d’avoir été assise toute la matinée.

Mme Darcire (c’est le nom de ma compagne) était à l’entrée de ce jardin avec l’ecclésiastique dont je vous ai parlé, pendant que l’officier ordonnait notre dîner ; l’autre voyageur incommodé et sa femme étaient déjà montés dans la chambre où l’on devait nous servir, et où ils nous attendaient.

L’officier revint et dit à Mme Darcire qu’il ne nous manquait que notre nouvelle venue, qui s’était retirée, et qui apparemment avait dessein de man et à part.

Je me promenais alors dans un petit bois, que cette dame eut envie de voir aussi. L’ecclésiastique et l’officier la suivirent, et il y avait déjà une bonne demi-heure que nous nous y amusions ; quand le laquais de Mme Darcire