Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/46

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pas tant de quoi triompher. Si elle était plus brillante que moi, ce n’était pas qu’elle fût plus aimable ; c’est seulement qu’elle se portait bien, et que j’avais été malade. J’étais dispensée d’avoir mes grâces, et elle était obligée d’avoir les siennes ; aussi les avait-elle, et voilà jusqu’où elles allaient, pas davantage ; au lieu qu’on ne savait pas jusqu’où iraient les miennes, quand elles seraient revenues.

Je ne vous répéterai point tous les compliments que ces dames lui firent. Il était heure de partir, et nous sortîmes toutes deux du couvent pour monter en carrosse.

Nous voici arrivées ; on servit quelques moments après.

J’appréhende que cette petite fille-là ne soit pas bien rétablie, dit Mme de Miran en me regardant après le repas elle a je ne sais quelle mélancolie que je n’aime point ; était-elle de même dans votre couvent, mademoiselle ? (Elle parlait à Mlle Varthon, qui rougit de la question.)

Mais oui, madame, à peu près, répondit-elle ; elle a de la peine à revenir : il y a pourtant des moments où cela se passe ; sa maladie a été longue et violente.

Mme Dorsin ne disait mot, et nous avait toujours examinés