Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/473

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qui êtes ma maîtresse ici, et vous serez contente de mon service assurément.

Mademoiselle, dit alors Catherine, nous ne nous quitterons pas non plus, entendez-vous ? Je vous ferai, ailleurs d’aussi bonnes fricassées qu’ici. Que notre aînée s’accommode, je commençais à en être bien lasse ; ce n’est jamais fini avec elle, tantôt il y a trop de ci, tantôt il y a trop de ça : pardi ! allez, sans vous il y aurait longtemps que j’aurais planté là sa cuisine ; mais vous êtes douce, on est chrétienne, et on prend patience, et puis je vous aime.

Je vous remercie de ce sentiment-là, dit Mlle Habert, et nous verrons comment nous ferons quand j’aurai arrêté une maison. J’ai beaucoup de meubles ici, je n’en puis sortir que dans deux ou trois jours, et nous aurons le temps de nous ajuster : allons, Jacob, partons. C’était le nom que j’avais pris, et dont cette demoiselle se souvint alors.

Sa réponse, à ce qu’il me parut, déconcerta un peu dame Catherine, et toute prompte qu’elle était ordinairement à la repartie, elle n’en trouva point alors, et demeura muette.

Pour moi, je vis très bien que Mlle Habert n’avait pas dessein qu’elle fût des nôtres ; et à dire la