Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/58

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prévit une scène où elle craignait d’être impliquée elle-même ; elle fit cependant une petite inclination de tête en remercîment de la confiance que lui marquait Mme de Miran.

Mon fils, continua la dernière, vous rêvez à votre charge, et j’avais résolu de ne vous marier qu’après que vous l’auriez. Mais je ne m’attendais pas à toutes les difficultés qui vous empêchent de l’avoir : et puisqu’elles ne finissent point, qu’on ne sait pas quand elles finiront, et qu’elles vous chagrinent, il n’y a qu’à passer par-dessus et terminer le mariage, avec la seule précaution de le tenir secret pendant quelque temps. J’ai déjà pris des mesures sans vous les avoir dites ; il ne nous faut que trois ou quatre jours. Nous partirons d’ici le soir pour aller coucher à la campagne. Madame, ajouta-t-elle en montrant Mme Dorsin, a promis d’être des nôtres. Mademoiselle (elle parlait de ma rivale) voudra bien venir aussi, et le lendemain c’en sera fait.

Ici Valville retomba dans toutes les détresses où je l’avais jeté il n’y avait qu’un instant. Mlle Varthon rougissait et ne savait quelle figure faire. De mon côté, je me taisais d’un air plus triste que satisfait, et il n’y avait point de malice à mon silence ; mais c’est que ma tendresse et mon respect pour Mme de