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d’un bon chrétien, qui ne donnerait pas la moitié tant. Demeurez en repos, mon enfant : je ne vous recommande que le ménage. On ne vous dit point d’être avaricieuse. Voilà que ma fête arrive : quand ce viendra la vôtre, celle de Toinon, dépensez alors, qu’on se régale ; à la bonne heure, chacun en profite : mais hors cela, et dans les jours de carnaval, où tout le monde se réjouit, gardez-moi votre petit fait.

Elle en était là de ses leçons, dont elle ne se lassait pas, et dont une partie me scandalisait plus que ses brusqueries, quand on frappa à la porte. Nous verrons qui c’était dans la suite ; c’est ici que mes aventures vont devenir nombreuses et intéressantes : je n’ai pas encore deux jours à demeurer chez madame Dutour, et je vous promets aussi moins de réflexions, si elles vous fâchent ; vous m’en direz votre sentiment.

FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE