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Homme, Français et contemporain des amants de notre temps, voilà ce qu’il était. Il n’avait pour être constant que ces trois petites difficultés à vaincre ; entendez-vous, madame ? Ne perdez point cela de vue. Faites-vous ici un spectacle de ce cœur naturel, que je vous rends tel qu’il a été, c’est-à-dire, avec ce qu’il a eu de bon et de mauvais ; vous l’avez d’abord trouvé charmant, à présent vous le trouvez haïssable, et bientôt vous ne saurez plus comment le trouver ; car ce n’est pas encore fait, nous ne sommes pas au bout.

Valville qui m’aime dès le premier instant avec une tendresse aussi vive que subite (tendresse ordinairement de peu de durée ; il en est d’elle comme de ces fruits qui passent vite, à cause qu’ils ont été mûrs de trop bonne heure) ; Valville, dis-je, à sa volage humeur près, fort honnête homme, mais né extrêmement susceptible d’impressions, rencontre une beauté mourante qui le touche et qui me l’enlève ; mais ce Valville ne m’a pas laissée pour toujours ; ce n’est pas là son dernier mot. Son cœur n’est pas usé pour moi, il n’est seulement qu’un peu rassasié du plaisir de m’aimer, pour en avoir trop pris d’abord.

Le goût lui en reviendra ; c’est pour se reposer qu’il s’écarte ; il reprend haleine, il court après une nouveauté, et j’en reviendrai une pour lui plus piquante que jamais ; il me reverra pour ainsi dire, sous une figure qu’il ne connaît pas encore : ma douleur et les dispositions d’esprit où il me trouvera, me changeront, me donneront d’autres grâces ; ce ne sera plus la même Marianne.

Je badine de cela aujourd’hui ; je ne sais pas comment j’y résistai alors. Continuons, et rentrons dans tout le pathétique de mon aventure.

Nous en sommes à la lettre de Valville que je lisais, et que j’achevai malgré les soupirs qui me suffoquaient. Mademoiselle Varthon avait les yeux fixés à terre, et paraissait rêver profondément en pleurant.

Pour moi, la tête renversée dans mon fauteuil, je restai