Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
HISTOIRE GÉNÉRALE

devrait être peu surpris en effet que la conquête de l’inde eût été l’ouvrage d’une nation puissante et guerrière, principalement à une époque où ce malheureux pays, déchiré par vingt factions rivalesjvoyait de toutes parts se développer les germes de destruction que d’anciennes révoltes, comprimées et non étouffées, avaient semés dans ses provinces, depuis les rives du Nilab jusqu’au cap Comorin. Mais est-il vrai que ces marchands, uniquement investis dans les premiers temps d’une charte de commerce avec le droit de défendre leurs propriétés contre les attaques ennemies, n’ont été portés, comme on le prétend, au-delà de leurs institutions primitives et des limites présumées qu’elles devaient avoir, que par des circonstances fortuites ou indépendantes de leur volonté, telles que l’ambition particulière des agens qu’ils devaient employer, la rivalité des autres nations européennes, la faiblesse ou même la perfidie des princes du pays, pour qui les richesses de la compagnie et la prospérité de ses établissemens étaient devenues des objets de convoitise ou de jalousie ?

« Il est certain, dit encore le même écrivain, que des étrangers n’auraient pu s’établir sur les rivages indiens sans éprouver la plus vive résistance, s’ils avaient voulu y parvenir à l’aide