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DE L’INDE.

de moyens violens, tandis que des marchands sans prétentions (au moins apparentes) devaient s’attendre à la bienveillance des naturels et à des encouragemens. Ce fut là ce que les Anglais trouvèrent dans l’Inde ; mais lorsqu’on les vit défendre leurs possessions avec autant de courage que de talent contre tous leurs ennemis, on fit succéder à la bienveillance l’estime et l’admiration ; ceux-là même en qui leur présence avait fait naître l’envie ou la haine sollicitèrent leur alliance et le secours de leurs armes. Il aurait été imprudent de la part des agens de la compagnie, souvent même impossible de rejeter ces demandes ; en y adhérant, ils obtenaient des privilèges, des immunités, des concessions de terrain. Ce fut donc par le désir d’agrandir leur commerce et même de pourvoir à leur sûreté personnelle qu’ils entrèrent dans la carrière des relations politiques avec les naturels.»

Que les agens de la compagnie se soient déterminés par ces motifs ou par d’autres raisons plus ou moins spécieuses, les directeurs de Londres ne se prêtèrent pas sans peine à ces innovations. Le commerce tel qu’il s’était fait jusque là avait produit des avantages réels ; ils s’alarmèrent d’une révolution qui augmentait leurs charges et leurs dangers, sans laisser voir aucune chance bien positive de faire croître les