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HISTOIRE GÉNÉRALE

turellement devenait dangereuse et nuisible, parce que, n’étant point soutenue par une volonté ferme et éclairée, elle ne servait qu’à procurer l’impunité aux rebelles. Le premier usage qu’Ahmed voulut faire de son pouvoir fut pour élever au viziriat Nizam-al-Moulouk, le soubah ou plutôt le souverain du Dékhan. Nizam refusa cette offre, sous prétexte de sa grande vieillesse qui ne lui permettait pas de soutenir le poids de cette charge ; il entrait en effet dans la cent quatrième année de son âge. Il sentait d’ailleurs que son heure dernière s’avançait ; elle le surprit quelques mois après dans son palais d’Aurengabad, au milieu d’un peuple qui le craignait plus qu’il ne l’aimait, et qui surtout ne voyait pas sans surprise que les grands talens qu’il avait montrés dans sa jeunesse, au lieu de s’affaiblir par l’effet des années, semblaient au contraire acquérir avec elles plus de vigueur et d’étendue.

L’emploi de vizir avait été donné à Sefdar-Joung. Ghazi-oul-Dien, fils aîné de Nizam, conserva ses fonctions de boukschi de l’empire, et Nazir-Jing son frère avait obtenu, ou pour mieux dire maître des trésors et de l’armée de son père, s’était arrogé le droit de lui succéder. Le choix de Sefdar n’était pas heureux ; avec beaucoup plus de présomption que de mérite, il montra tant de hauteur envers les omrahs qu’il