Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/131

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de leurs postes, abandonnèrent la ville et se sauvèrent avec leur prince dans les montagnes. Les Anglais occupèrent Candi, mais ce ne fut pas pour long-temps ; les naturels revinrent en force, massacrèrent la faible garnison que le général anglais y avait laissée, reprirent leurs anciennes positions et menacèrent même les villes anglaises de la côte[1].

Une lutte non moins opiniâtre s’était enga-gée entre les Anglais et les habitans de quelques districts cédés de la Soubalibie d’Oude. Ceux-ci avaient refusé de recevoir de nouveaux maîtres, et puisque le nabab-vizir renonçait à régner sur eux, ils voulaient recouvrer leur indépendance. Le radjah de Sasni et Bidjegour se mit à la tête des mécontens ou des rebelles, et il triompha d’abord dequelques détachemens anglais envoyés contre lui. Bougount-Sing (c’était le nom de ce radjah), fier de ce premier succès, travailla aussitôt à faire de ses places fortes autant de retraites sûres, d’où il pût braver tous les efforts des Anglais en cas de revers. Cette précaution lui servit peu ; le général Lake fut chargé de sou-

  1. Cette guerre de Ceylan fut longue et cruelle. Ce ne fut qu’au bout d’environ trois ans, après beaucoup de ravages, de dévastations réciproques et de sang versé que les Anglais firent la paix avec le roi de Candi.