Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/132

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mettre ce pays, et il s’acquitta de cet ordre avec autant de zèle que de bonheur. Les rebelles, contraints de se renfermer dans Sasni, n’opposèrent qu’une courte résistance. Se voyant sur le point d’être forcés dans leur dernier asile, ils l’évacuèrent pendant la nuit, le radjah à leur tête. Lake envoya quelque cavalerie à leur poursuite ; mais ils avaient déjà gagné les montagnes, et il fut impossible de les joindre. C’était ainsi que le général Lake préludait aux brillantes victoires qui, cinq ou six mois plus tard, devaient arrêter pour toujours les progrès gigantesques de la puissance mahratte.

Au surplus, les circonstances semblaient préparées par la fortune pour amener ce résultat, car d’un bout à l’autre l’Inde était divisée en deux partis toujours en guerre, les Hindous et les Musulmans. Les uns et les autres étaient à leur tour dominés par des factions plus ou moins puissantes et presque toujours ennemies. Il existait dans le nord une ligue de plusieurs radjahs contre les Mahrattes, quoiqu’ils fussent Hindous comme eux ; le radjah de Jeypour, chef de cette ligue, fut assassiné. Les Mahrattes eux-mêmes ne s’accordaient pas mieux. Chaque chef puissant ne reconnaissait guère dans le Peischouâh qu’une suprématie de nom. Scindiâh et Holkar vivaient dans une grande indépendance ; de plus,