Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/175

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Du côté de Bombay, un musulman fanatique fit quelque diversion à l’exécution des projets ultérieurs de cette présidence. Cet homme, se disant prophète annoncé par le Koran, rassembla aisément des prosélytes, leur donna des armes, et tout en préchant la paix fit aux Hindous une guerre cruelle. Quelques succès obtenus sur ce peuple timide lui donnèrent même tant d’audace et de confiance en ses forces, qu’il s’avança vers Surate dont il somma le gouverneur d’embrasser l’islamisme ou de quitter la ville. Celui-ci rassembla quelques troupes, s’unit au radjah de Mandwi et, poursuivant le prophète et sa bande, parvint à l’engager dans une action générale où il fut tué, ce qui suffit pour dissiper sa troupe égarée.

La guerre contre les pirates du nord fut aussitôt reprise. Le château de Schinâz, où ils s’étaient renforcés, fut enlevé à la suite d’un assaut meurtrier. Il fallut triompher d’une résistance opiniâtre, car c’était leur dernière retraite ; presque tous perdirent la vie en la défendant.

C’était là, comme l’année précédente, le prélude d’une attaque plus sérieuse et plus importante. Des forces navales considérables avaient été réunies à l’île Rodrigue ; elles étaient destinées contre l’île Bourbon. Cette fois les Français essayèrent de se défendre ; mais qu’auraient-ils