Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/174

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crurent pas trop payer à ce prix l’avantage réel qu’ils retiraient de leur double expédition.

An 1810 et 1811.Les Anglais auraient cru n’avoir qu’un succès incomplet, s’ils n’avaient détruit que les seuls établissemens français ; il s’agissait encore de s’emparer de ceux de la Hollande que les circonstances avaient alors placée sous la dépendance de Napoléon ; plusieurs vaisseaux partirent de Madras et se dirigèrent vers les îles Moluques ; ils y arrivèrent dans le mois de février. L’île d’Amboine ne fit aucune résistance ; on peut même croire que les Anglais y avaient des intelligences secrètes, puisque le gouverneur se plaint amèrement, lorsqu’il capitule, de l’infidélité des habitans et de la mauvaise disposition des esprits. Si ce gouverneur fut réellement obligé par les circonstances à recevoir l’ennemi dans son île, il faut déplorer son sort ; car le général hollandais Daendels qui commandait à Batavia le fit fusiller ; tous les officiers furent cassés, ceux qui étaient restés à Amboine plutôt que de se retirer à l’île de Java furent déclarés traîtres et pendus en effigie. Amboine offrit aux Anglais lui riche butin : deux cent trente-six pièces de canon, et des épiceries pour plus de trois cent mille livres sterling. Les îles de Banda et de Ternate, ainsi que plusieurs autres moins importantes, eurent peu de temps après le sort de celle d’Amboine.