Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/177

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indien et surtout sur nos mers, théâtre des désastres de notre commerce… La possession de ces îles est par elle-même peu importante pour nous ; mais, aux mains des Français, elles étaient une source de maux, et il est moins question ici de chercher quel gain nous faisons que de voir le mal que nous évitons. »

Pendant que les Français et les Hollandais perdaient ainsi leurs colonies, les princes hindous achevaient d’user dans des guerres intestines les forces qui leur restaient, comme s’ils eussent voulu laisser les Anglais sans rivaux et sans ennemis dans les belles régions dont ils avaient été dépouillés eux-mêmes par les armes ou la politique de ces étrangers.

Rounjeit-Sing voulait se dédommager des concessions forcées de territoire qu’il avait faites à la compagnie, en étendant ses limites du côté du Moultan ; les habitans du pays, grossiers et sauvages mais jaloux de leur liberté, repoussèrent constamment ses efforts et le forcèrent à renoncer à son entreprise. Au-delà du Moultan et dans le Kaboul, c’était encore une guerre opiniâtre où Soujah et Mahmoud épuisaient les ressources de la contrée en argent et en hommes. À la cour de Scindiâh, les chefs militaires excitaient leurs soldats à l’indiscipline et aux murmures : ils voulaient anéantir tout ce qui restait encore des