Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/181

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lir. Les princes du pays, trop faibles pour rien entreprendre, heureux de posséder ce que les Anglais ne veulent point leur ravir, ne peuvent causer à leurs vainqueurs aucune inquiétude. Si quelquefois ils prennent les armes, c’est pour régler entre eux quelque différend particulier nullement relatif à la sûreté générale. Les Anglais les laissent aller tant qu’ils ne font que s’affaiblir mutuellement ; mais si l’un ou l’autre, vainqueur de son rival, paraît vouloir profiter de sa fortune pour augmenter sa puissance, les Anglais interviennent, forcent les deux parties à la paix ou bien secourent le vaincu jusqu’à ce qu’ils aient rétabli l’équilibre.

Les Anglais possèdent les plus vastes, les plus riches, les plus belles contrées de l’inde ; il n’est point de leur intérêt d’augmenter leur territoire par de nouvelles conquêtes, et c’est pour cela qu’ils laissent les Sickhs, les Mahrattes, les princes du Dékhan, de Mysore et de Travancore en possession des provinces centrales ou de quelques cantons de la côte ; ce sont des fermiers qui exploitent pour eux des terres ingrates ou d’un accès difficile. Aussi pour satisfaire cette passion d’agrandissement qui les tourmente, et que leur propre intérêt leur défend d’assouvir sur ce qui reste de l’Inde hors de leurs mains, ils ont tourné leurs pas et leurs