Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/199

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Dès le lendemain Mher-oul-Nissa devint l’épouse de Jéhan-Ghire ; des fêtes somptueuses, des distributions au peuple et aux soldats annoncèrent le règne de la nouvelle favorite qui, tant que l’empereur vécut, conserva sur son esprit et sur son cœur le même ascendant, la même influence, et n’eut jamais de rivales. Un firman impérial changa le nom de Mher-oul-Nissa en celui de Nour-Mabal (lumière du harem) ; Chaja, son père, fut promu à la charge de grand-vizir, et prouva dans ce poste éminent qu’aucun talent ne lui était étranger ; les deux frères de Nour-Mahal devinrent omrahs de première classe ; l’un d’eux, Asaph-Jah, succéda par la suite à son père et fut un des plus grands ministres que l’empire ait jamais vus à la tête du gouvernement. Tous ses parens de Tartarie accoururent dès qu’ils eurent appris par la renommée que la fortune était entrée dans la maison de Chaja, et ils reçurent des emplois proportionnés à leur mérite. Quant à l’élévation du père et des frères de Nour-Mahal, elle n’excita point la jalousie parce qu’ils surent en jouir avec modération.