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HISTOIRE GÉNÉRALE

l’étude fait pour les autres. Il avait des mœurs et des habitudes simples ; il recevait volontiers les avis qu’on lui donnait, et souvent il en profitait sans que sa vanité en parût blessée. Tolérant par caractère plus encore que par principes, il respectait les usages religieux des Hindous bien qu’il se montrât zélé musulman ; politique foraié par la nature plus qu’élève de l’art, il savait ménager tous les partis afin de placer au-dessus de tous sa propre influence.

Il poussait quelquefois jusqu’à la rigueur extrême son zèle pour la justice. Une vieille femme s’approcha un soir de lui en criant : Justice ! justice ! Il s’arrêta pour écouter sa plainte. Elle accusa Hagi-Mahmoud de lui avoir enlevé sa fille unique. Comment cela se peut-il ? dit Hyder ; depuis un mois cet homme est absent. La pauvre femme répliqua qu’elle avait remis, mais toujours sans succès, plusieurs mémoires au chef des souquedars (ou juges). Celui-ci, appelé par Hyder, dit pour s’excuser que la plaignante et sa fille étaient deux femmes de mauvaise vie. « Le prince n’est sur la terre, repartit Hyder-Ali, que pour rendre la justice. Le mal qui se fait en son nom lui ravit l’amour des peuples. Le plus grand crime d’un ministre est donc d’empécher les plaintes du peuple d’arriver aux ce oreilles du souverain. » Le chef des souque-