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DE L’INDE.

tactique anglaise, échappe à ses ennemis, se glisse pour ainsi dire entre leurs armées et menace Madras d’incendie et de destruction si elle n’accepte la paix aux conditions qu’il propose, cette manœuvre aurait fait honneur aux plus grands généraux que notre siècle ait produits.

Il avait été stipulé par le traité (1769) que les conquêtes seraient abandonnées et les prisonniers restitués de part et d’autre, de sorte qu’aucune des parties belligérantes ne put se dire vaincue ou supérieure à l’autre ; toutefois il résulta un grand mal pour les Anglais de cette guerre ; ce fut d’apprendre aux nations de l’Inde qu’avec du courage et de la discipline on pourrait leur résister avec succès. Malheureusement elles surent peu profiter des avantages de leur position : elles s’étaient d’abord liguées par nécessité ou par intérêt, elles se séparèrent plus tard et cherchèrent à se nuire par jalousie. Dans les campagnes de 1778 et des années suivantes, Hyder s’empara de tout le Carnatic ; il emporta même Arcot, capitale du pays, sous les yeux d’une armée anglaise qui tenta vainement à deux reprises de faire lever le siège.

Ce prince avait reçu peu d’instruction, mais la nature l’avait pourvu de ce génie créateur qui supplée par ses seules ressources à ce que