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DE L’INDE.

veiller à leur propre défense, ne pouvaient faire pour lui de bien grands efforts.

La prise et la destruction de Mangalore par les Anglais fut un événement fâcheux pour Tippou ; sa haine pour eux augmenta et devint une fureur. Hyder avait restauré le port de cette ville, il y avait construit un arsenal et des chantiers où plusieurs vaisseaux de ligne se trouvaient déjà finis ou bien avancés. Tippou arriva trop tard pour secourir cette ville ; mais il en commença le siège, jurant de ne faire aux Anglais aucun quartier. La paix de 1788 entre la France et l’Angleterre sauva les Anglais en enlevant au roi de Mysore ses alliés, les Français, qui faisaient la principale force de son armée. Un corps commandé par M. de Bussy dut abandonner le siège au moment où la place allait arborer le pavillon de détresse, et l’escadre victorieuse du bailli de Suffren renoncer aux lauriers qu’elle était sur le point de cueillir.

Tippou était resté l’allié de la France, mais c’était moins par affection pour les Français que pour s’en faire un appui contre les Anglais qu’il craignait, fidèle sur ce point aux leçons de son père. Quand il envoya des ambassadeurs à Versailles en 1788, il s’était flatté qu’ils obtiendraient des secours effectifs ; à leur retour ils furent assez mal reçus par le prince, mécontentdupeu de