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HISTOIRE GÉNÉRALE

Tippou avait l’air vif et spirituel, la démarche aisée et pleine de majesté. Son esprit était assez cultivé et il parlait plusieurs langues. D’un accès facile, il écoutait toutes les demandes qu’on lui adressait, promettait justice et la faisait rendre. Il se levait ordinairement d’assez grand matin, recevait les rapports de ses ofjûciers et leur donnait ses ordres ; ensuite il travaillait avec ses ministres. Après son déjeuner, il se rendait à la salle d’audience où il expédiait promptement les requêtes présentées ; il répondait aussi aux dépêches que les courriers apportaient. Si l’ordre qu’il envoyait était de nature à rester secret entre lui et son agent, il apposait sur la lettre un sceau particulier qu’il portait toujours sur lui, et remettait lui-même au courrier le paquet cacheté ; dans les autres cas, il se contentait de signer, et le sceau était apposé par un de ses ministres.

L’audience finie, il allait voir les canons qu’on venait de fondre, ou visiter les chevaux et les éléphans qu’il voulait acheter pour le service de l’armée. Les ministres et les autres grands personnages de Séringapatam n’étaient guère admis que le soir à lui faire leur cour. Souvent après l’audience il rentrait dans ses appartemens, et voyait de sa croisée défiler quelques corps de troupes, ou bien il se plaçait sur un balcon