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DE L’INDE.

en saillie, pour recevoir le salut des éléphans. Ces animaux se rangeaient en demi-cercle devant le palais, et dès que le sultan paraissait ils le saluaient trois fois en fléchissant le genou. En d’autres occasions on lui amenait ses tigres de chasse, si bien apprivoisés que leurs conducteurs traversaient avec eux la foule sans qu’il arrivât jamais aucun accident. Seulement quand un de ces animaux était irrité et que l’on craignait quelque explosion de sa férocité naturelle, on prenait la précaution de couvrir ses yeux d’un bandeau.

À six heures et demie, on éclairait les appartemens : c’était l’heure à laquelle les courtisans accouraient. Il y avait ordinairement spectacle depuis huit heures jusqu’à onze ; il se composait de drames mêlés de chants et de danses. Pendant que la pièce durait, Tippou s’entretenait avec ses ministres ou ses généraux. Avant la fin, on lui apportait des fleurs dans une corbeille de filigrane ; il en distribuait lui-même à ceux qui se trouvaient près de lui ; la corbeille faisait ensuite le tour de la salle, et chacun pouvait y prendre une fleur. Les acteurs, ou plutôt les actrices, car ces pièces n’étaient jouées que par des femmes, s’exerçaient de bonne heure au chant et à la danse. La laideur était un titre d’exclusion. L’habillement consistait en une sim-