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DE L’INDE.

de bas-reliefs qui représentaient des têtes de tigres sculptées en or, enrichies de pierres précieuses ; on montait sur le trône par des degrés d’argent. Un dais orné de franges de perles recouvrait le siège ; sous le ciel du dais planait un oiseau d’or massif de la grosseur d’un pigeon, tenant ses ailes étendues et tout brillant de pierreries et de diamans. Les vétemens royaux du sultan étaient magnifiques, sa mise ordinaire extrêmement simple.

Après la paix de 1793 qui terminait une guerre désastreuse, ses ministres le pressaient de renvoyer un grand nombre d’employés devenus inutiles afin de diminuer les charges de l’état. Il n’y voulut pas consentir pour ne point faire des malheureux. Alors on lui représenta que la prohibition de la vente du vin lui causait un très-grand préjudice par la privation des droits que le trésor en retirait, et que dans les moment de pénurie où l’on se trouvait il serait avantageux de lever la prohibition. Tippou, qui était ou feignait d’être musulman zélé, aima mieux s’imposer des privations que d’augmenter ses revenus en transgressant la loi.

Il disait souvent que le sentiment de l’honneur devait être le premier dans l’ame d’un prince ; que lorsqu’un ennemi avait obtenu sur lui des triomphes, il ne prenait de repos qu’a-