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HISTOIRE GÉNÉRALE

pie tunique de gaze brochée en or. Ces femmes étaient chargées de bijoux de toutes sortes, colliers, agrafes, pendans d’oreille, anneaux, bracelets, aigrettes, etc. La plus âgée n’avait jamais plus de dix-huit ans. Quand elles atteignaient cet âge on les renvoyait, et elles allaient s’associer à quelque bande ambulante de bayadères ou s’attacher au service d’une pagode.

Vers les onze heures du soir chacun se retirait pour laisser souper le sultan. Il n’y avait jamais de retenus qu’un très-petit nombre de convives, pris dans sa propre famille ou parmi ses favoris. Son zénana ou harem renfermait à peu près trois cents femmes, mais il leur donnait très-peu de momens. On assure que dans les dernières années de sa vie (il est mort à cinquante ans) son caractère était devenu d’une extrême mobilité, voulant le soir le contraire de ce qu’il avait ordonné le matin, renversant le lendemain les projets de la veille, changeant très-souvent de favoris, d’officiers, de ministres. C’est à ce défaut de stabilité dans les idées et dans les projets qu’on attribue ses revers ; il ne fut constant que dans sa haine contre les Anglais.

Son trône était très-riche et se faisait remarquer par sa forme extraordinaire : un tigre debout lui servait de piédestal. Le siège était entouré d’une balustrade toute couyerte