Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
232
HISTOIRE GÉNÉRALE

selines, auxquelles on donne généralement le nom de nensouqiies, de Noyangsouh. Ce sont des toiles de coton fabriquées avec un fil dont la finesse est extrême. La pièce entière est de seize aunes de Paris sur une largeur d’environ cinq quarts ; mais dans une balle on fait entrer ordinairement un certain nombre de pièces divisées en demi-pièces. Il y en a trois espèces, désignées par le nombre des fils de la chaîne ; la première est de quatre mille fils, la dernière de trois mille ; la seconde espèce tient le milieu entre ces deux nombres. On ne les fabrique qu’avec le coton indigène du Bengale ou du Bahar, coton à longs filamens, un peu jaunâtres. Les autres cotons ne donnent point un fil assez fort ni assez fin.

Les meilleures fabriques de nensouque sont celles de Dacca[1] et de ses environs. Les nom-

  1. M. Legoux-Deflaix rapporte que, se trouvant dans cette ville, il commanda à un fabricant une pièce de mousseline nensouque. Cette pièce, dit-il, lui fut envoyée a Chandernagor, en 1777, dans une très-pelite boîte. La pièce était de seize aunes, sa largeur de cinq quarts pleins ; elle était blanchie, gommée, et brodée sur un dessin qu’il avait donné lui-même. À travers six doubles de cette mousseline on distinguait la couleur de la peau ; tout-à-fait dépliée, elle produisait devant les yeux l’effet d’une légère vapeur. Cet écrivain ajoute que cette pièce fut présentée à Ma-