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HISTOIRE GÉNÉRALE

belles de l’Hindoustan ; cela tient autant à la qualité supérieure des mûriers qu’à la douceur du climat et à l’éducation des vers à soie. L’île de Cassimbazar, formée par deux bras du Gange, est toute couverte de mûriers, et la récolte de la soie fait la principale richesse des habitans ; on porte à deux mille quintaux la quantité annuelle qui en sort ; elle se consomme en entier dans les ateliers du pays même, où l’on eii fabrique des mouchoirs aussi beaux que ceux de Lyon, plus moelleux même et d’un tissu plus fin, des taffetas très-minces auxquels on donne le nom de cassimbazars et des satins moirés très-forts qu’on peut laver comme le linge. Les Européens exportent une grande quantité de ces soieries qu’ils vont vendre en Perse, en Turquie et même en Amérique. Les Anglais exportent la soie lavée et décrassée ; ils s’en servent pour alimenter leurs fabriques nationales. Ces soies se vendent dans le Bengale à moitié prix de ce que coûte l’organsin du Piémont ; elles sont même de vingt pour cent moins chères que celles de la Chine, qui ne sont pas plus belles. Ce serait un article d’exportation très-utile et très-productif pour la France.

On fabrique dans les manufactures du Bengale, avec une espèce particulière de soie qu’on appelle mogue, une gaze très-claire, très-déliée