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DE L’INDE.

trois coupons sont désignés par le nom de pache. Le prix de la pache varie depuis 60 jusqu’à 200 francs ; mais il y a des chites si belles et d’un dessin tellement pur ou si bien exécuté que le prix de la pache s’élève jusqu’à soixante quinze ou quatre-vingts pagodes d’or (672 francs). Au surplus ce qui fait la différence dans les prix c’est moins la qualité de la toile que la maind’œuvre du peintre ; on sait que dans l’Inde les toiles se peignent à la main et ne s’impriment pas comme en Europe.

On fabrique à Mazoulipatam des chites matabis. En place-de couleurs, on se sert de feuilles d’or ou d’argent, qu’on applique sur la toile et avec lesquelles on exécute toutes sortes de dessins. Ces chites produisent l’effet de nos plus belles étoffes brochées. Il y en a d’autres où l’on emploie conjointement les couleurs et les feuilles d’or ou d’argent ; on peint par exemple une fleur, et les contours en sont liserés d’or. Ces chites matabis sont extrêmement chères ; celles de la première espèce coûtent jusqu’à 100 pagodes à trois figures[1] la pache ; les chites qui n’ont que des liserés d’or autour des figures peintes, ne reviennent guère qu’aux deux tiers de cette somme.

  1. Mille cinquante francs.