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DE L’INDE.

Le meilleur indigo de l’Hindoustan est celui produit le territoire d’Agra ; il a le nom de Nilbodi ; les Européens en tirent très-peu, parce qu’il se consomme presque en totalité dans le pays pour la teinture des guinées et des toiles peintes. L’indigo de la côte de Coromandel, qu’on appelle névrioum, donne beaucoup de couleur d’un bleu très-foncé ; ce qui n’est pas employé dans le pays même passe pour la majeure partie en Arabie ou en Perse. Depuis que les Anglais sont possesseurs du Bengale, ils ont fait dans cette province des plantations considérables d’anil, et l’indigo qu’on en tire est très-beau, bien qu’inférieur à celui d’Agra. Le commerce de Pondichéry en exportait pour une valeur d’environ 200,000 francs ; il le payait à raison de 6 francs la livre ou environ. Depuis que l’anil a été implanté et acclimaté dans les Antilles, l’indigo de l’Inde a été moins recherché par les Européens.

Quant à la cochenille, ce n’est guère que depuis trente ans que l’Inde fournit au commerce étranger cette précieuse substance : l’Europe la tirait de l’Espagne qui elle-même la recevait du Mexique. Ce n’est pas que l’Inde n’ait produit de tout temps la cochenille ; on l’employait à Lahore pour la teinture des laines du kaschmir ; mais ni la cochenille ni le nogal opuntia