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HISTOIRE GÉNÉRALE

§ III. — Des importations des Européens dans l’Inde.

Toutes les marchandises d’Europe ne se vendent pas également dans l’Inde. Quelques-unes, en assez petit nombre, y sont recherchées ; d’autres ne convenant qu’à très-peu d’individus, n’y doivent paraître qu’en petite quantité ; il en est dont, à nul prix, on ne pourrait se défaire dans aucun lieu de l’Hindoustan. Le défaut de notions positives sur ce point a causé beaucoup de spéculations fausses et entraîné pour les négocians qui les ont faites des pertes considérables. Autrefois les peuples qui commerçaient avec l’Inde payaient avec de l’or ou de l’argent toutes les marchandises qu’ils achetaient, et quoiqu’à la longue une telle manière de solder les achats dût enlever à la circulation tout le numéraire pour l’accumuler dans les mains des Hindous, ce commerce ne laissait pas d’enrichir ceux qui s’y livraient, parce qu’achetant pour revendre à d’autres peuples, ils bénéficiaient sur les reventes et tiraient des consommateurs les métaux précieux qu’ils portaient aux Hindous. Aujourd’hui la vente des marchandises d’Europe payant une partie des cargaisons à prendre en retour, la perte du numéraire est moindre ; mais il ne faut point s’imaginer que les objets importés