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DE L’INDE.

surtout d’une couleur vive et gaie, telle que le rouge, le jaune ou le vert clair. Ceux que nous appelons londrins et que l’ancienne compagnie française faisait fabriquer à Carcassonne à Timitation de ceux de Londres, sont très-recherchés par les Hindous, surtout s’ils sont larges. Les Anglais font tous leurs efforts pour enlever aux Français ce débouché, en inondant l’Hindoustan des draps de leurs fabriques. Cet article seul offre une consommation annuelle de 15 à 16 millions.

Quant aux velours, ils sont employés par les femmes hindoues qui en font des espèces de corsets, appelés chaulis. Elles ne se servent que des velours unis ; la couleur qu’elles préfèrent est le cramoisi ; après les velours cramoisis, elles choisissent les jaunes, les bleus ou les verts. Tous ces velours doivent être légers et souples ; mais il y en a desquels on exige qu’ils réunissent la force à la beauté des couleurs. Ceux-ci sont destinés à recouvrir les carreaux ou coussins qui servent de siège aux riches musulmans, et aux radjahs hindous ; il se vend des velours de l’une et de l’autre espèce pour environ 4 millions.

On a cru pendant long-temps que nos galons, nos dentelles d’or et d’argent, nos riches brocarts devaient avoir dans l’Inde un débit facile ; il a fallu aux Européens pour les détromper les Ion-