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DE L’INDE.

contestablement devenu le fondateur d’une puissante dynastie, s’il eût été plus heureux dans le choix de son successeur. Son frère Hodji n’était plus depuis plusieurs années ; il avait péri même d’une manière tragique[1] dans le Bahar dont il était gouverneur, à la suite d’une révolte excitée et dirigée d’abord par Muslafa-Khan, général des troupes patanes, et après lui par Soumsir-Khan qui l’avait remplacé. Jeindy, fils d’Hodji, était aussi tombé sous les coups des Patans. Allaverdi avait vengé son neveu et son frère ; il avait repoussé une armée impériale, obtenu même soit par la crainte qu’il inspirait, soit par des présens corrupteurs, un firrnan de l’empereur Ahmed qui le déclarait soubah des trois provinces, ou du moins il en faisait courir le bruit pour calmer les scrupules de quelques anciens serviteurs de l’empire ; et pour couronner tant de succès, il se délivra des Mahrattes en leur cédant à perpétuité quelques cantons méridionaux de l’Orissa. Mais il n’avait point d’enfans

  1. Il fut saisi à l’improviste dans son palais, attaché sur un âne le visage barbouillé de fange, conduit par la ville et battu de verges, attaché ensuite à la jambe d’un éléphant et traîné vivant sur la terre. Un soldat patan, touché de compassion à l’aspect de ses cheveux blancs, lui donna clandestinement une dose de poison qui abrégea ses souffrances.