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DE L’INDE.

l’Hindoustan, Ghazi avait eu l’intention évidente de conserver tout le pouvoir sous un prince faible et sans énergie ; et l’on peut présumer que par son activité, sa prudence, son génie fécond, ses belles qualités Ghazi ; digne du premier poste, aurait restauré l’empire et ramené ses jours de puissance et de gloire, s’il n’avait pas été troublé dans la jouissance de l’autorité ; mais le pouvoir suprême a tant de charmes, que le prince le moins capable de l’exercer veut toutefois le posséder sans partage ; Alloumghire devint jaloux de son vizir. Dès que cette disposition de son esprit fut connue, ses courtisans se joignirent à lui, conspirèrent, s’unirent en masse contre le ministre ; celui-ci découvrit leurs manœuvres, et il s’en garantit en rivant leurs chaînes. Ghazi se disposait même àde sanglantes exécutions, lorsqu’on reçut la nouvelle qu’Ahmed-Abdallah menaçait l’Hindoustan d’une seconde invasion. On eut beaucoup de peine à lever une armée parce que le trésor était vide ; quand on y fut parvenu, Ali Gohar fils aîné de l’empereur prit le commandement des troupes sous la direction de Ghazi.

Cette armée ne s’avança que jusqu’à Sirhind : on prétendit que les Abdallis étaient si bien retranchés qu’il y aurait beaucoup de témérité à les attaquer ; mais la véritable cause de l’inaction