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HISTOIRE GÉNÉRALE

du vizir fut dans les avis qu’il recevait de la cour ; on lui mandait qu’Alloumghire ne s’occupait que du soin de s’affermir contre lui. Dès lors, Ghazi prévit que s’il risquait une bataille et qu’il fût battu, ses propres affaires seraient ruinées ; il négocia avec Abdallah, fit avec lui un traité, ou plutôt conclut un armistice et revint à Délhy. À peine arrivé, il fit mettre à mort plusieurs omrabs, en dépouilla d’autres, enferma l’empereur dans la citadelle et s’empara du pouvoir absolu. Pour se tirer de cet esclavage, le malheureux Alloumghire écrivit en secret au prince des Abdallis, l’invitant à venir à son secours, et lui annonçant que dès qu’il serait près de Délhy la plus grande partie de l’armée impériale, composée de la division de Nidgib-Dowlah, passerait dans ses rangs.

An 1756. De l’hég. 1169.Abdallah partit aussitôt du Kaboul avec une armée nombreuse, et il ne tarda pas à se montrer dans les environs de la capitale. Ghazi de son côté fit les dispositions nécessaires pour le combattre et le repousser. Nidgib-Dowlah servait sous ses ordres. Le vizir, plein de courage et d’espérance, croyait marcher à la victoire ; mais à peine les deux armées furent-elles en présence, que les deux tiers de la sienne l’abandonnèrent pour passer dans les rangs ennemis ; le reste se dispersa. Le vizir resté presque seul