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HISTOIRE GÉNÉRALE

armes, après la destruction du fort Saint-David, ne pouvait manquer d’une part de porter le découragement dans les cœurs français, d’exciter de l’autre l’implacable ressentiment de leurs ennemis.

Les Anglais se mirent de suite en campagne, sous les ordres du major Brereton. Conjévéram et Masulipatam tombèrent successivement en leur pouvoir, et toute cette côte, si riche en comptoirs et en manufactures, fut interdite aux Français. Peu de temps après, le colonel Coote, tristement célèbre dans les annales de nos colonies, investit et prit Wandewasch que Lally tenta vainement de reprendre. Coote était accouru pour faire lever le siège, et Lally battu complètement ne rentra qu’avec peine à Pondichéry. Brereton fut tué dans cette affaire, mais s’il faut en croire M. Orme, la perte des Français fut cinq fois plus forte que celle des Anglais. La guerre sur mer n’était pas plus heureuse ; la flotte française fut dispersée par l’amiral Pocock. La ville de Karical, sur un bras du Cavéri, ne tarda pas à partager le sort des autres établissemens. En un mot, de toutes les vastes possessions que les Français tenaient du roi de Tanjaour, de Salabat-Jing, de Chounda-Saheb ou de leurs prédécesseurs, il ne leur restait, à la fin de 1759, que la seule ville de Pondichéry.