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DE L’INDE.

Durant le demi-siècle qui venait de s’écouler, cette ville fameuse était rapidement montée au plus haut degré de prospérité. Sa population et son étendue, sa forte citadelle, ses belles promenades, ses palais, son bazar, ses édifices, les solides remparts qui l’entouraient, tout la rendait digne de la grande nation qui l’avait choisie pour présider à ses établissemens. Elle avait jusque là bravé tous les efforts de l’Angleterre ; après quarante jours de tranchée ouverte, elle avait vu ses fiers ennemis s’enfuir loin de ses murs ; mais l’heure fatale était arrivée, et bientôt cette ville superbe n’eut plus à montrer que des monceaux de ruines. Le siège dura sept mois ; on prétend qu’il n’y avait plus de vivres que pour dix jours ; d’autres disent que les munitions de guerre étaient épuisées. Les uns, ajoute-t-on, voulaient capituler, les autres voulaient se défendre ; le colonel Coote offrit à Lally des conditions honorables ; Lally ne capitula point, il se rendit à discrétion[1].

Le gouverneur de Pondichéry a été jugé diversement ; plusieurs écrivains n’hésitent point à l’accuser de trahison. L’arrêt qui le condamna à son retour en France semble autoriser cette

  1. Le 16 janvier 1761