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DE L’INDE.

ils ne lui pardonnèrent pas d’avoir transféré le siége de son gouvernement de Mourschédabad à Monghir ; ils prétendirent que leur commerce avait reçu des entraves, et pour les faire lever ils envoyèrent des députés à la nouvelle capitale ; en même temps et sous divers prétextes ils renforcèrent les garnisons qu’ils entretenaient dans quelques villes de l’intérieur[1].

M. Ellis qui commandait les troupes en station à Patna, pensant que la guerre serait tôt ou tard déclarée au soubah, crut que son opinion ou ses probabilités sur ce point justifiaient suffisamment l’agression, et il s’empara de Patna en massacrant les troupes qui gardaient cette ville. Les vainqueurs, ainsi que l’auraient fait les Mahrattes, se répandirent dans les maisons pour les piller. Les Mogols profitèrent de ce désordre et de l’imprévoyance anglaise ; ils se rallièrent, tuèrent quelques Anglais, firent les autres prisonniers de guerre. Le soubah indigné donna l’ordre d’attaquer les Anglais partout où ils seraient, afin de purger son pays de ces amis incommodes et

  1. Gholaoum-Hossain, qui a fait une histoire particulière du Bengale, dit que le soubah avait imposé sur les marchandises anglaises un droit de neuf pour cent, et les Anglais voulaient une exemption entière en leur qualité de protecteurs du pays.