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DE L’INDE.

de Jaffar, qui n’était plus que l’instrument de leur ambition.


§ III — Du règne de Schah-Alloum ; chute de l’empire mogol ; guerres du Mysore ; état de l’Inde à la fin du dix-huitième siècle.

Schah-Alloum avait hérité de l’empire en des circonstances critiques. Son territoire, couvert d’ennemis nombreux et puissans, changeait souvent de maître, et ses habitans savaient à peine s’ils avaient encore un empereur. La Péninsule entière en avait été détachée ; le Bengale passait sous une domination étrangère ; toute la partie centrale de l’Hindoustan appartenait aux Mahrattes ; les Jauts infestaient les environs d’Agra ; les Sikhs, les Rohillas, les Afghans ou les Abdallis se disputaient les provinces du nord ; enfin Soujâh-Dowlah, bien que vizir de l’empire, était souverain absolu dans sa province d’Oude. Il tenait depuis quelque temps l’empereur captif sous couleur de le protéger, et abusant de l’ascendant queliù donnait la fortune sur le malheureuxprince il l’obligeait toujours de souscrire à ses volontés ; comme il haïssait l’Angleterre, il n’eut pas de peine à le faire consentir à déclarer la guerre. Le prétexte était évident : c’était la reprise du Bengale et le rétablissement de Kossim. Pendant qu’il levait des armées pour l’exécution de ce grand dessein, Nidgib, le seul omrah