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HISTOIRE GÉNÉRALE

qui fût resté fidèle à son maître, repoussait les Jauts qui dans leurs excursions arrivaient jusqu’aux portes de la capitale. Souraj-Mull, leur radjah, se laissa même prendre par un corps de cavaliers de Délhy ; mais, comme en se défendant il leur avait causé une assez grande perte, ils se vengèrent sur sa personne et lui coupèrent la tête. Nidgib donna sur-le-champ l’ordre à toutes ses troupes de fondre sur les Jauts dont il voyait au loin se former les nombreux escadrons. Au moment de l’attaque, un cavalier mogol, s’avançant au galop jusqu’à la ligne ennemie, jeta au milieu d’elle la tête du radjah : à cet aspect, les Jauts saisis d’épouvante s’enfuirent sans combattre.

Johair-Singh, fils de Souraj-Mull, voulut venger la mort de son père ; il joignit à ses troupes un corps nombreux de Mahrattes, et chassant devant lui la faible armée mogole, il l’enferma dans Délhy dont le siège fut commencé. Nidgib eut recours aux négociations ; il gagna par des largesses le général mahratte Mulhar-Row. Abandonnés de leurs alliés, les Jauts furent obligés de traiter à leur tour, et de rentrer dans leurs cantons sur la Djumna[1].

  1. Quelques historiens placent ces événemens vers l’an 1180 de l’hégire, c’est-à-dire trois ou quatre ans plus tard.