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DE L’INDE.

Saisissant le moment où les Jauts attaquaient l’empire du côté du midi, les Sikhs avaient fait dans le nord des tentatives nouvelles pour s’étendre dans le Penjab. Abdallah, qui dans ce moment méditait une troisième invasion dans l’Inde, cherchait de son côté à s’assurer la paisible possession du Penjab et le libre passage des cinq rivières. Il fit la guerre aux Sikhs, les battit et les rejeta dans les montagnes du Sirhind. Là, se croyant en sûreté, le Sikhs cherchèrent à rallier leurs bataillons désorganisés ; Abdallah, par une de ces manœuvres rapides qui lui étaient familières, les surprit, les enveloppa, et remporta une seconde victoire. La ville d’Amritsar fut encore détruite et la moitié de ses habitans impitoyablement égorgés ; pour épouvanter les autres, on éleva sur la place publique une horrible pyramide toute composée des têtes des victimes. Les troubles du Kaboul ayant rappelé Abdallah, les Sikhs revinrent en nombre, reprirent Lahore, et soumirent le pays d’alentour ; ils vengèrent sur les musulmans par de terribles représailles le désastre d’Amritsar. Bientôt après le retour d’Abdallah leur coûta leur conquête ; ils y rentrèrent de nouveau après son départ.

An 1764. De l’hég. 1177.L’armée impériale, ou plutôt l’armée des soubahs de l’Oude et du Bengale se mit en marche dès le commencement de la belle saison. « Ses in-