toujours tenu à une grande distance. Une blessure assez grave qu’il avait reçue le força de suspendre ses opérations, et comme la saison des pluies était fort prochaine, il se retira peu de jours après vers la plaine de Bouxar, où il comptait attendre le moment de recommencer les hostilités. Durant le cours de cette expédition, il avait traité l’empereur avec tant de hauteur et d’indifférence, que ce prince infortuné essaya de traiter en particulier avec les Anglais qui rejetèrent ses propositions, sur le motif qu’il n’était point libre. Rien ne montrait mieux que cette allégation quelles étaient les véritables intentions des Anglais ; mais n’y avait-il pas une dérision trop cruelle à dire à Schah-Alloum qu’on ne pouvait traiter avec lui parce qu’il n’était pas libre, tandis que c’était précisément parce qu’il n’était pas libre qu’il voulait traiter avec eux afin qu’ils rompissent ses fers ?
Le colonel Munro était venu remplacer le major Carnac ; il amenait des renforts considérables qui mirent l’armée en état de prendre l’offensive. Les pluies n’eurent pas plus tôt cessé qu’elle se dirigea sur Bouxar[1] ; elle ne s’arrêta
- ↑ Cette ville est située sur les frontières du Bahar et sur le bord de la Caroumnassa, à quarante lieues de Patna.
