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HISTOIRE GÉNÉRALE

qu’en présence des ennemis, dont elle n’était séparée que par un marais. La bataille commença le troisième jour et la victoire y fut pendant quelque temps balancée par huit bataillons de Cipayes, disciplinés par Cossim à l’européenne. Une charge de cavalerie faite à propos par les Anglais, au moment où les Mogols laissaient leur flanc à découvert, décida de cette journée et cette journée elle-même décida pour toujours de Fempire[1]. Soujâh Dowlah arriva presque seul à Aliahabad ; six mille de ses meilleurs soldats étaient restés morts dans les champs de Bouxar ; tout le reste s’était débandé. Le butin fut immense.

L’empereur resté maître de sa personne par la dispersion de ses alliés, et par conséquent devenu libre, envoya de nouveaux députés au camp des Anglais pour demander une entrevue à leur général. Le colonel Munro l’accueillit avec assez d’égards, et lui alloua une pension provisoire en attendant que le conseil suprême de Calcuta statuât sur son sort. Soujâh Dowlah poursuivi sans relâche, et contraint d’abandonner Allahabad, se retira auprès des Mahrattes ; secouru par eux, parvenu même à rallier quelques troupes,

  1. La bataille est du milieu du mois d’octobre.