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HISTOIRE GÉNÉRALE

quis tout le Carnatic quand il apprit la défection de ses alliés, ce qui le força d’exécuter sa retraite.

An 1782. De l’hég. 1195.On prétend que le chagrin qu’éprouva Hyder fut si vif, qu’augmentant la gravité d’un mal dont il souffrait depuis quelque temps il lui causa la mort en fort peu de jours. Ce triste événement privait la Péninsule de son plus courageux défenseur, en délivrant les Anglais de l’ennemi qu’ils craignaient le plus. Son fils Tippou qui lui succédait avait le même courage, la même ardeur pour la guerre, mais il ne réunissait à la bravoure ni la prévoyance, ni la sagesse, ni les talens qu’avait montrés son père ; et la bravoure seule dans l’Inde, quand elle luttait contre la tactique européenne, était insuffisante pour donner la victoire.

Dans le nord, les Rohillas avaient subi leur destinée ; ils ne comptaient plus au rang des peuples ; les Jauts existaient encore, mais très-affaiblis et en petit nombre depuis la mort de Souraj-Mulh ; au contraire, les Sikhs devenaient de jour en jour plus puissans et plus redoutables ; ils s’étaient emparés de la plus grande partie du Penjab, commençaient à s’étendre dans le Moultan, et dans leurs irruptions fréquentes s’avançaient quelquefois du côté de Délhy. Dans l’une des dernières années qui venaient de