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DE L’INDE.

s’écouler, ils avaient battu complètement une armée de vingt mille hommes qu’on avait envoyée à leur rencontre, ce qui avait jeté la consternation dans la capitale ; le danger parut même si pressant, que l’empereur se détermina à écrire à Noudjouf qui continuait de jouer, dans Agra, son rôle de souverain. Flatté de cet hommage rendu à ses talens, touché peut-être du péril de son ancien maître, sensible à la confiance qu’on lui témoignait, Noudjouf accourut, ranima, excita le courage des troupes, chercha les Sikhs, les attaqua presque à l’improviste et en fit le plus grand carnage.

L’empereur acheta par la perte de son autorité, presque de sa liberté, le secours apporté par Noudjouf ; celui-ci, de retour à Délhy, se saisit du pouvoir et le conserva jusqu’à sa mort, arrivée six mois avant celle d’Hyder. Mais une destinée cruelle semblait dominer sur l’infortuné Schah-Alloùm ; ce prince ne sortait d’une tutelle que pour entrer dans une autre. Les principaux omrahs de Délhy se disputaient la dépouille de Noudjouf. Mirza-Schouffi, qui l’obtint le premier, fut assassiné par Ismaël-Beg ; ce crime fut inutile à ce dernier, car Afrasiah lui fut préféré. Afrasiah, qui craignait le sort de son prédécesseur, demanda du secours aux Anglais ; ne pouvant l’obtenir, il s’adressa à Madhaji-Scindiàh, chef des