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HISTOIRE GÉNÉRALE

Suffren qui pressait la place du côté de la mer de suspendre ses efforts et de s’éloigner de la côte, Tippou d’écouter les propositions de paix qu’on lui fit. Les prisonniers et les conquêtes furent restitués de part et d’autre, et cette guerre, où la puissance anglaise s’était vue si près de sa ruine, se termina par un traité qui lui rendit toute son influence sur les plus belles régions de l’Asie[1].

An 1787. De l’hég. 1200.Tippou dégagé des pénibles embarras de la guerre parut se livrer avec ardeur aux soins de l’administration. Il restaura les manufactures du Canara, favorisa l’agriculture, protégea le commerce, encouragea tous les genres d’industrie. Resté allié de la France, il faisait à tous les Français un accueil distingué ; afin de les engager à

  1. Quelques voix accusatrices s’élevèrent contre le gouverneur-général Hastings. On lui reprochait avec aigreur d’avoir provoqué cette guerre sanglante par la violation des traités, de s’être emparé du Bengale par la trahison et la perfidie ; et, chose assez ordinaire, on aurait voulu briser l’instrument et néanmoins profiter du mal qu’il avait fait. On demandait l’expulsion d’Hastings, mais on ne parlait pas de réparer les injustices, de rendre le Bengale à Cossim, d’indemniser Tippou, ni de restituer aux Français toutes les possessions dont ils avaient été dépouillés par une vraie guerre de Mahrattes.