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DE L’INDE.

se fixer auprès de lui, il leur donnait du service dans ses armées ou leur confiait la direction de ses établissemens. Il fit même partir des ambassadeurs pour Versailles. Mais cette ambassade, de laquelle Tippou avait attendu les plus grands résultats, ne produisit que des promesses vagues pour lui et des fêtes pompeuses pour ses envoyés. La France touchait alors à la crise terrible où sa propre existence allait être compromise ; que pouvait-elle faire pour le roi de Mysore ?

Cependant les Mogols, qui devaient au Mahratte Scindiâh la tranquillité de leur pays, la sûreté même de leurs personnes et de leurs biens, commençaient à se plaindre et à murmurer. Ce joug ignominieux pesait à leur orgueil. Dans les momens de danger et d’orage, ils avaient reçu le bienfait sans demander de quelle main il sortait ; maintenant que l’orage était apaisé, ils s’apercevaient que cette main était celle d’un infidèle d’un aventurier, et passant de cette observation à l’indifférence, de l’indifférence à l’oubli et à l’ingratitude, ils appelèrent de leurs vœux les révolutions, comptant sortir par elles de leur dépendance. Ce qu’ils demandaient n’arriva que trop tôt. Un détachement de troupes mahrattes avait été envoyé au pays des Radjepouts afin de recouvrer le montant des contributions. Le rad-