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DE L’INDE.

al-Dowlah qui fut un modèle, trop rare à cette époque, de fidélité envers son maître, était Rohilla d’origine, et que Zabétâh-Rhan son fils s’était jeté dans la révolte pour devenir indépendant. Quand le soubah d’Onde expulsa la nation rohilla, Zabétâh fut laissé en possession de ses domaines. On comptait qu’attaché à l’empire par reconnaissance, il userait de son ascendant sur les tribus rohillas pour les maintenir dans l’obéissance. Zabétâh avait respecté les frontières de l’Oude parce qu’il craignait Soujah et les Anglais, mais il avait souvent dévasté celles de l’empire. Mort depuis deux ans, il avait laissé pour héritier et pour successeur son fils Gholaoum-Caudir, de mœurs corrompues, d’inclinations perverses, d’un naturel sanguinaire et féroce. Celui-ci n’eut pas plutôt appris la révolte des Radjepouts, la défaite des Mahrattes et le départ de Scindiâh, qu’il conçut le projet de s’emparer du gouvernement. Il savait que les Mogols haïssaient les Mahrattes à cause de leur religion , mais les Rohillas sont musulmans ; il avait un préjugé de moins à combattre, de moindres obstacles à renverser. Comme il entretenait un corps considérable de troupes et qu’il avait fortifié avec le plus grand soin son château de Ghoseghour, il se trouvait toujours prêt pour une invasion, et en cas de revers il avait une retraite assurée.