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HISTOIRE GÉNÉRALE

la pointe de son poignard. Ensuite il donna l’ordre de faire subir le même traitement à tous les princes de la famille impériale ; mais un de ses officiers parvint à lui en arracher la rétractation.

Quatre jours après cet horrible attentat (le 14 août) y des partis mahrattes parurent aux environs de Délhy ; ils composaient l’avant-garde de Rana-Khan, général de Scindiâh qui devait lui-même se mettre en marche avec des renforts considérables pour délivrer Délhy de la tyrannie de l’exécrable Caudir. On prétend que les Mahrattes agissaient d’accord avec Ismaël-Beg, mais que celui-ci avait retardé de plusieurs jours le signal convenu, dans l’espérance d’avoir une plus forte part dans la distribution du butin recueilli par Caudir. Comme les Mahrattes ne se montraient qu’en petit nombre, les Pvohillas ne furent point effrayés ; ils continuèrent le pillage de la ville, tandis que leur maître, sans remords comme sans alarmes, passait les jours dans la débauche et les plus sales orgies, laissant l’empereur et sa famille en proie aux privations et aux atteintes du besoin ; le malheureux Schalir Alloûm vécut plusieurs jours de riz cru et d’eau.

Vers le commencement de septembre, le bruit se répandit à Délhy que la grande armée mahratte s’avançait à grandes journées. Les Rohillas songèrent alors sérieusement à s’éloigner de