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DE L’INDE.

Délhy : ils ne devaient pas regretter la possession de cette ville, puisqu’ils n’y laissaient rien qui pût exciter leurs désirs. Le 14 septembre, Caudir reçut l’avis positif qu’Ismaël avait joint les Mahrattes, et qu’il existait un projet de le livrer lui-même à Rana-Khan. Son armée avait déjà passé la Djumna, emmenant les éléphans, les chevaux, les bagages ; Caudir effrayé monta aussitôt sur son éléphant, traversa le fleuve à la nage, et n’eut quelque repos que lorsqu’il se trouva au milieu des siens. Deux ou trois jours après, décidé à combattre les Mahrattes mais sachant par ses espions qu’ils étaient encore éloignés, il revint à Délhy, fit entrer de force dans un bateau tous les princes de la famille de Schah-Alloûm, n’oublia pas d’emmener le nazir, et dit au monarque, après l’avoir rudement frappé de ses propres mains, que s’il était vaincu tous ses enfans seraient massacrés. À ces mots, il sortit du palais et de la citadelle où il fit mettre le feu, repassa de nouveau la Djumna et prit avec ses bandes féroces le chemin de Mhirta.

Heureusement on put arrêter les progrès de l’incendie, et sauver Schah-Alloûm. Les Mahrattes, qui entrèrent au même instant, lui prodiguèrent toute sorte de secours. Rana-Khan ayant enfin reçu au bout de quelques jours les renforts qu’il attendait, se mit à la poursuite des Rohil-