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DE L’INDE.

vait qu’un titre sans pouvoir ; depuis le moment où Caudir l’avait privé de la vue, tous, musulmans ou hindous, jugèrent son règne fmi, et l’empire, qui déjà n’existait plus de fait, anéanti de plein droit ; et comme ce résultat n’était point le produit d’une révolution subite et sanglante, d’une lutte opiniâtre entre divers prétendans, ou de la conquête étrangère ; qu’il naissait au contraire de causes déjà existantes, dont l’effet se faisait sentir avant de paraître ; c[u’enfin l’idée de la chute prochaine et inévitable du trône s’associait dans tous les esprits aux idées habituelles, et que personne n’avait ni le pouvoir ni la volonté d’empêcher cette catastrophe, elle ne dut causer quand elle arriva ni agitation ni surprise. Les Anglais, qui seuls auraient pu soutenir Schah-Alloûm, ne le voulaient point ; ils avaient tiré de lui un titre pour le dewanni des trois provinces de l’est, et avec ce titre ils exerçaient légitimement les droits de la souveraineté ; la chute, l’anéantissement de l’empire, de leur suzerain, leur faisait gagner la souveraineté elle-même ; car en qui l’auraient-ils reconnue, au défaut de Schah-Alloûm ? Ainsi, loin de prendre aucunepartau maintien de la puissance mogole, leur intérêt était de la voir s’éclipser à jamais. Leur attention d’ailleurs était toute tournée vers le roi de Mysore, qui avait profité de la paix pour re-