Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/172

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signé à cet officier de laisser passer des bateaux chargés de vivres qui devaient entrer dans Québec, en se coulant le long du cap. Ce capitaine avait avec lui beaucoup d’habitants de Lorette dont le lieu était à portée de ce poste ; ils lui demandèrent permission d’aller travailler la nuit chez eux ; il la leur accorda : (on prétend que ce fut à condition d’aller aussi travailler pour lui sur une terre qu’il avait dans cette paroisse). M. Wolfe, averti à temps de la mauvaise garde de ce poste et du commandant à qui il avait affaire, disposa ses troupes. Le Sieur de Vergor était dans la plus grande sécurité. On vint l’avertir qu’on apercevait des berges, remplies de monde, qui venaient sans bruit au-dessus et au-dessous de son poste. Il répondit que c’étaient des bateaux du munitionnaire et qu’on les laissât tranquilles. M. Wolfe ayant fait aborder quelques berges, instruit que tout était paisible, envoya un détachement se saisir de la garde du Sieur de Vergor, et ordonna à trois ou quatre mille hommes de le suivre. Ce détachement fit prisonnier le Sieur de Vergor, partie de sa garde et s’empara des hauteurs. »

Ces lignes, écrites par un homme contemporain de Vergor, et qui fut à même de recueillir les rumeurs occasionnées par les soupçons que l’on dut former dans le temps sur la conduite de cet officier, ne laissent-elles pas percer le manque de foi que l’on avait en Vergor ? « On ne pou-